Ultra Trail du Beaufortain – Queige (73) – Samedi 22 juillet 2023

Le compte rendu de Jean-Christophe :
 
Au programme de cet Ultra Tour du Beaufortain : 114 kilomètres et 7200 mètres de dénivelé positif, avec 45 km à plus de 2000 m et 92 km à plus de 1500 m. Sans oublier les 20 cols à franchir et 10 lacs à contempler ! Nous serons 600 coureurs au départ.
 
Nous arrivons la veille vers 16h à Queige pour retirer le dossard et assister au briefing. Je suis avec Claire ma femme et Camille notre première fille. Hommage émouvant pour Léonie (bénévole de cette course) décédée en avril en montagne sur le glacier des Miages. Départ prévu le lendemain à 4h du matin. Petite nuit en camion sur place où le sommeil est très difficile à trouver (comme souvent la veille des courses). Petit déjeuner à 3h. 
 
Nous partons comme prévu à 4h et c’est déjà une première montée de 1500m de D+ sur les 10 premiers kilomètres. Je l’aborde tranquillement. Les sensations ont l’air plutôt bonnes. Premier ravitaillement au Soufflet (km 16) pour manger un peu et recharger en eau. Petite descente, passage au lac St Guérin, deuxième ravitaillement au lac des Fées (mm 33 et déjà 2800 mètres de D+ d’avalés). Toujours de bonnes sensations. Je m’hydrate bien et je mange correctement pour le moment… Nous abordons la partie vraiment technique (Col du Coin, Lac d’Amour, Col à Tutu, Refuge Presset et Col du Grand Fond). Je monte toujours à mon rythme, régulièrement, sans m’essouffler. La fin du Col à Tutu est plus complexe, tout comme la descente (deux petites chutes me freinent un peu). J’arrive néanmoins au Refuge de Presset (km 42), où je m’hydrate bien avec de la soupe. Je commence à avoir des difficultés à manger solide.
 
Ensuite, on atteint le col du Grand Fond, point culminant à 2671m d’altitude, et la début de la descente vers le Cormet de Roselend est bien enneigée. Première partie assez technique, la suite plus roulante. J’arrive au ravitaillement du Cormet de Roselend (km 49) en 8h20. Je retrouve Claire et Camille. Je prends vraiment le temps de m’hydrater, manger et de discuter avec elles ! Je sens que mon corps a besoin d’une pause et la montée du Grand fond m’a un peu inquiétée (essoufflement rapide anormal). Avec une bonne pause de 20 minutes, je me dis que cela va s’estomper. Et cela ne s’estompera jamais dans les montées malheureusement… 
 
La partie vers le refuge de la Croix du Bonhomme est superbe (tunnel roc du vent, col de la Lauze, col de Sauce, crête des Gittes) mais je suis vraiment lent sur cette partie. De plus, je commence à avoir des problèmes digestifs qui ne s’estomperont que vers la fin malheureusement. Je ne panique pas et je gère ce rythme certes lent mais j’avance. Descente vers la Gittaz (km 66). Arrêt un peu plus court (12 minutes), mais je sais que même si le gros du dénivelé est passé (4724 m), il reste néanmoins presque 50 km (2500 m de D+) et cela me fait peur. Je sais à ce moment là que musculairement cela devrait passer en descente !
 
Montée au lac Noir, puis descente vers la Girotte (km 77 / ravitaillement), montée vers Pas d’Outray puis descente vers Hauteluce. Les sensations ne changent pas : montées très compliquées avec toujours des problèmes digestifs et je gère plutôt bien en descente. Je retrouve les filles à Hauteluce juste avant 21 h. Dix bonnes minutes d’arrêt et je leur dis d’aller directement à l’arrivée et non de passer par les Saisies. En espérant qu’elles tiendront le coup car à mon avis il me reste encore 4 heures ! Montée aux Saisies de nuit, à un petit rythme. Je ne m’attarde pas au ravitaillement car je sais maintenant que cela ne changera rien à mon état en montée. J’attaque la dernière montée vers Bizanne et enfin la dernière descente vers Queige et ses 1400m de D- que beaucoup de coureurs trouveront compliqué, mais que je vais plutôt bien géré (heureusement d’ailleurs car vu mon rythme en montée !). Je me fixe un dernier objectif dans cette descente : terminer en moins de 21 heures. En faisant vraiment une bonne dernière partie de descente (5 derniers kilomètres en 35 minutes), je franchis la ligne d’arrivée un peu avant 1 h du matin. Les filles sont sur la ligne d’arrivée pour me féliciter ! Je prends la 68ème place au scratch en 20h56.
 
Je suis fier d’avoir une nouvelle fois d’avoir terminé mon ultra trail estival (TDS 2021, UT4M 2022) et il a fallu une nouvelle fois aller chercher des ressources au plus profond de moi même pour le faire ! Je pense que j’aurai pu faire un peu mieux (moins de 20h) si mon rythme cardiaque ne s’était pas emballé comme cela en montée (altitude ou manque physique ?). À réfléchir pour l’année prochaine, ainsi que trouver une solution pour être moins gêné par des problèmes digestifs. Si vous chercher un trail avec une organisation à taille humaine, des paysages grandioses et variés mais aussi un défi sportif, car généralement il n’y a que 50% de finishers (57% cette année grâce à des conditions météo vraiment favorables : pas de pluie mais pas trop chaud non plus!), cette ultra est fait pour vous !