Sud Raid Adventure Race – Gap (05) – 17 au 22 août 2025
Prévue de longue date, cette 3ème édition du Sud Raid Adventure Race ne s’est pas passé comme prévu pour nos Petits Suisses Normands. La composition d’équipe a évolué deux fois dans les dernières semaines. Mi-juillet, c’est d’abord Sophie qui est contrainte de renoncer. Notre présidente Morgane accepte de la remplacer ; folie ou insouciance ? Et une semaine avant l’épreuve, c’est au tour de Johann de laisser sa place. La recherche de ce quatrième équipier, aussi proche de la course, ne s’est pas avérée simple. Ah oui, on a oublié de le préciser, mais cette course prévoit 350 km et 12 000 mètres de dénivelé positif, à effectuer en moins de 100 heures (non-stop). Bref, c’est Nikus qui accepte de rejoindre l’aventure à la dernière minute. Mais Johann et Sophie pousseront fort derrière l’équipe pendant la course ; Johann à distance en analysant et expliquant la course aux familles et amis, Sophie sur place lors des transitions. Maël et Tibo complètent l’équipe, prête à se frotter au très exigeant parcours, accessoirement support du Championnat du Monde A1 (un circuit « secondaire » de raid mondial, moins connu que l’ARWS).
Avant la « vraie » course, les équipes doivent réaliser un petit prologue de 23 km (organisé en même temps qu’un petit raid ouvert à tous) le dimanche 17. Du golf (oui oui !), du VTT, de la C.O, encore un peu de VTT, du curling (trop bien !) et une C.O urbaine et souterraine. Pas de souci pour l’équipe qui prend la 18ème place (sur 33). Ce classement sert à déterminer l’ordre de départ du lendemain.
Après avoir finalisé et pesé les différents sacs de transition, une petite nuit de sommeil (jamais la meilleure !) avant de rejoindre Gap, lieu de RDV des cars qui vont nous emmener au vrai départ de la course (gardé secret). Ce sera finalement de Vallouise-Pelvoux que s’élanceront les 33 équipes. Un départ (très) original en télésiège(s) dans l’ordre du classement du prologue. Le départ réel, après récupération des cartes, se fera donc en descente (aïe les quadris !). Je ne l’ai pas encore dit mais la première section est un trek de 24 km et 2100 mètres de dénivelé positif (avec une via-ferrata sur le parcours), annoncé à 8h30 pour les premiers, donc estimé autour de 12h pour nous. Une dizaine de minutes de perdues à la balise 1 (à cause d’une erreur de définition de l’orga / on était passé à 2 mètres de la toile la première fois) ; un peu énervant sur le coup, mais ce n’est rien à l’échelle d’un tel raid. Retour dans la station de Vallouise-Pelvoux, encouragements de Sophie et c’est parti pour une belle montée sur le versant Est.
Assez rapidement (3 heures de course), Maël ne se sent pas bien (vomissements et impossibilité de manger). Période très compliquée pour lui, mais l’équipe est aux petits soins (portage de sac, tractage, discussions…). Le terrain de jeu est magnifique, mais très exigeant, tout comme l’orientation. Cela se passe plutôt bien de ce côté, mais la progression n’est pas très rapide. Passage très raide entre les postes 5 et 6 (casque obligatoire), puis on arrive à remplir les flasques avant la balise 7 (mini source). Il était grand temps ! Maël n’arrive toujours pas à s’alimenter, mais il poursuit avec une force incroyable.
La balise 10 marque le début d’une via-ferrata (neutralisation de 2h). Le bénévole nous annonce au départ qu’elle est facile, qu’il faut 1h15 pour la faire. On mettra un peu plus de 2h (ce qui sera la cas de plusieurs équipes), mais c’est magnifique. Un challenge de plus réussi pour Morgane qui n’aime pas trop le vide … Petite redescente avec la nuit qui tombe, puis encore 2 balises avant la fin de section. La 13 n’est pas évidente ; on remonte un peu tôt sur la crête (ça glisse les pierriers), mais on tombe sur la petite faille où est placée la balise. Le retour à la transition est long, mais simple en orientation. Il nous aura finalement fallu près de 15 heures pour boucler ce premier trek.
On ne traîne pas trop à la transition, car on est en plein vent. Montage des VTT, analyse de la carte et un peu ravitaillement quand même. Sophie et Louise sont là pour booster l’équipe. Le début de cette section VTT (31 km / 1100 mètres de dénivelé positif) est plutôt roulant, mais il y a quelques belles bosses. Vers 3h30 du matin, on fait le choix de pousser le vélo (distance plus courte), plutôt que de faire un grand tour par la route. C’est un calvaire pour tous, et notamment pour Maël qui n’arrive toujours pas à manger. On décide de faire une pause près d’une chapelle. Il fait frais au réveil, mais l’arrêt était nécessaire. On rejoint ensuite la station de Puy Saint Vincent et ses pistes de descente VTT. En raison des barrières horaires à venir, il faut shunter la section 3, une très belle course d’orientation IOF, mais qui ne comporte que des balises optionnelles. Une petite liaison permet alors de rejoindre les anciennes mines d’argent de l’Argentière la Bessée, où se trouve la section spéléo.
Une petite partie de ces mines est ouverte au public, mais pour le raid, ce sont toutes les galeries que nous allons parcourir (avec des salles à différents niveaux) en orientation. Une carte bien sympa, un peu de fraîcheur, des escaliers et quelques passages bien étroits. Une section plaisante et très originale ! On ne traîne pas à la transition, il nous reste un peu de VTT (assez facile) pour rejoindre le fameux AT 6, où nous allons pouvoir manger chaud, avant l’énorme section packraft / trek. Démontage des VTT, gonflage des packrafts, nouilles chinoises et (grosse) recharge des sacs en nourriture, car nous partons pour une vingtaine d’heures. Cette section packraft / trek est annoncée à 73 km et 1500 mètres de D+. Nous sommes tout juste dans le timing espéré et il faudra laisser les balises optionnelles dans la ville fortifiée de Montdauphin (ce que feront aussi les équipes qui nous précèdent tout juste). On commence par une longue descente de la Durance (environ 35 km), où il vaut mieux savoir diriger son packraft (on comprend pourquoi il faut une pagaie bleue par bateau). Mais on se régale dans les rapides qui s’enchaînent. Même si nous n’avons pas de montre GPS, nous sentons que la vitesse est un peu folle. Nous passons la célèbre vague du Rabioux, non sans frayeur … Nous nous retrouvons dans cette zone au milieu d’un groupe de touristes. Et au moment de passer la vague, nous sommes (vraiment) au contact d’un autre kayak, boudin contre boudin. Ça passe !!
Mais finalement, c’est un peu plus loin que nous nous retrouverons (Morgane et Tibo) dans une situation plus délicate, coincés sur un caillou, avec un courant qui plaque le bateau dessus. Obligés de descendre du packraft (après avoir amarré les sacs), de le lâcher pour que Maël et Nikus le récupèrent un peu plus loin et de faire une petite partie en toboggan puis nage. On récupère tout le matos, aidés aussi par un groupe de kayakistes. Un peu de temps de perdu, mais malgré cela, nous avons doublé entre 8 et 10 équipes sur cette première portion de navigation. On arrive sur le lac de Serre-Ponçon, où nous pouvons déposer nos combinaisons. Il restera encore du packraft, mais sur de l’eau plate. Quelques équipes font le choix de garder les combinaisons, mais les sacs seront suffisamment lourds sur le trek, on les laisse donc à la « Drop Zone ». On ne traîne pas trop car l’orage menace. Il faut continuer en packraft, et débarquer là on l’on souhaite avant de repartir en trek. On établit une stratégie sur la zone de débarquement, mais l’orage qui s’abat sur le lac nous contraint à débarquer plus tôt, au niveau du pont de Savines-le-Lac. C’est le déluge. On s’abrite comme on peut sous un mini-préau. Habillage, dégonflage des packrafts, accrochage sur les sacs et c’est reparti pour une nuit de trek. Évidemment, il faut monter, beaucoup monter (altitude du lac : 785 m). Sur la carte, la balise 63 semble simple. Sur le terrain, c’est nettement moins évident, surtout de nuit. Le ruisseau n’est pas du tout visible, il y a des petites traces parallèle un peu partout. On avance un peu plus et Maël finit par nous trouver la ravine qui descend à la balise. La balise 64 semblait plus difficile, nous la trouvons finalement assez vite, tant mieux. On repart en direction du poste 65, situé au sommet (1556 m). Arrivés à l’intersection en T, deux options. Tout droit dans la pente (pas simple avec notre chargement) ou à droite pour trouver le chemin qui monte sur la crête. On prend l’option raisonnable par le chemin. Mais à l’intersection (ou ce que l’on croyait être l’intersection suivante), il y a bien les 2 chemins, bien orientés, mais celui qui nous intéresse est plus ou moins bouché. Bizarre … On revient à l’intersection précédente, on n’est peut être pas assez monté (et comme sur l’IGN il manque pas mal de chemins, c’est possible). Mais ensuite, rien ne colle. Il y a un beau chemin, mais qui ne correspond à rien sur la carte. Morgane fatigue, Nikus commence à souffrir du manque de sommeil, le capitaine/orienteur doit prendre une décision (pas trop le droit à l’erreur à ce moment). On revient au T et on attaque droit dans la pente … Il faut monter 250 mètres de dénivelé, passer entre les arbres avec nos packrafts ou pagaies « en travers », s’aider avec les mains. On s’encourage, mais les paroles sont limitées. Grosse pression sur l’orienteur, pourvu qu’on soit en train de monter au bon endroit (pas de doute au départ, mais avec le cafouillage à l’intersection en T, on se pose forcément des questions). On finit par rejoindre un sentier qui monte sur la crête, ça commence à sentir bon. Le capitaine accélère un peu pour aller vérifier que cette balise 65 est en haut. Il finit par apercevoir un gros rocher avec un arbre, la balise doit être là. Un peu d’escalade, pas de balise, mais un plus gros rocher qui se découvre dans la nuit. Puis en levant la tête avec la frontale, un rocher encore 3 ou 4 fois plus gros se découvre en arrière-plan. Cette fois, elle doit être là-haut. Accélération du pas jusqu’à la délivrance … Un grand cri dans la montagne pour prévenir les copains qui arrivent. La vue doit être belle là-haut (on verra la vidéo de l’orga après la course), mais on n’en profite pas vraiment. On s’accorde une petite pause juste après. Mini sieste pour Nikus, ravito pour le reste de l’équipe. Il faut maintenant tout redescendre car la balise 66 est au bord du lac. La fatigue se fait vraiment sentir, Nikus n’est plus vraiment lucide, il va falloir dormir. On avait repéré une cabane en bord de chemin (à mi-descente environ). Malheureusement, cette grange n’a pas de toit et l’intérieur est humide, avec des herbes hautes. On dormira finalement sous les arbres à proximité (un peu moins d’humidité que dans le champ à côté). 1h40 de sommeil, entrecoupé par les bruits de plusieurs équipes qui passent, s’arrêtent pour regarder s’ils peuvent dormir dans la grange (tout le monde a eu la même idée), se couchent dans l’herbe ou continuent leur chemin. Lorsque l’on repart, il y a 3 ou 4 équipes qui dorment à proximité, en bordure de chemin. On termine la descente jusqu’au lac, où la pluie s’invite de nouveau au moment de regonfler les packrafts. On retrouve pas mal d’équipes dans la zone.
La suite est un peu stratégique, avec une balise en bordure de lac (66) et trois balises « terrestres » (avec un peu de packraft entre elles). Notre plan initial était de débarquer avant la 67 (dégonflage du packraft), de monter puis redescendre à la balise, d’enchaîner à pied jusqu’à la 68, avant un retour sur l’eau pour rejoindre la 69. Dégonflage du packraft, on attache tout sur les sacs et on commence à monter. On croise alors 3 équipes (sans sac !) qui ont tout laissé en bordure du lac qui nous indiquent que c’est beaucoup trop compliqué et risqué d’aller dans la ravine avec nos packrafts sur le dos. On finit par se poser des questions et on change nos plans. On pose les packrafts avant de descendre pointer la 67 dans la ravine. Ça serait largement passé avec les packrafts !! Sauf que ça nous oblige à changer nos plans (initialement on devait ressortir de l’autre côté de la ravine). Donc retour à la zone de débarquement ; on a perdu le temps du dégonflage et maintenant celui du regonflage. Et ça n’est pas terminé … À peine regonflé, pschiiit, crevaison pour le packraft de Maël. C’est tranchant l’ardoise !! Petit enchaînement bien galère. Il faut donc réparer. Ce n’est jamais simple, mais encore moins quand il y a une fine pluie. On sèche comme on peut la zone à réparer. Le patch semble bien coller et on repart. Mais au bout d’1,5 km, ça se remet à fuir. Petit coup de panique, grosse accélération de Maël et Nikus pour rejoindre le bord. Deuxième réparation. On allège leur packraft en prenant tous les sacs. Ça tient jusqu’au débarquement « au pied » de la balise 68. Un beau petit aller-retour pédestre, un peu glissant au début. Au retour, nouveau regonflage du packraft et on allège encore plus, avec un échange Morgane/Nikus. La fin se fait en mode longe côte pour Maël et Morgane. Quant à Nikus et moi, on fait ce qu’on peut avec un niveau de flottaison très bas … On rejoint finalement la balise 69, puis on remonte (piste et route) jusqu’à l’AT 7. Sophie nous rejoint à l’entrée du village. Nous bouclons cette section monumentale en près de 24 heures.
Nous apprenons alors que la course est neutralisée (alerte orange / orages). Les trois premières équipes sont arrêtées à l’AT 8 et toutes les autres sont là (il en reste quelques unes derrière nous). Sensations bizarres, avec cet arrêt de la course, qui va forcément entraîner des modifications de parcours pour la suite. Patrice, Eric et toute l’équipe d’orga s’activent pour trouver la meilleure solution en terme de parcours et d’équité pour les équipes. On se change, on remonte les VTT, on fait sécher les affaires, un peu de sommeil pour certains et on en profite pour bien manger. En fin d’après-midi, l’orga annonce que la première équipe repartira à 20 heures et que les départs s’échelonneront jusqu’à environ 2 heures du matin. Le programme est un peu allégé : la 2ème section de packraft est annulée (avec notre galère de crevaison, ça nous arrange), le roller aussi, l’un des deux treks aussi et l’autre est adapté (en boucle au lieu d’être en ligne). Pour nous, c’est un départ à 1 heure du matin. 2h30 de sommeil pour tous dans la soirée, ça fait du bien.
On repart en VTT pour une section assez roulante, mais avec un peu de dénivelé. On rate l’entrée d’un chemin en début de section (les distances passent « trop » vite en descente), mais ensuite, tout s’enchaîne bien. Premier tractage pour Morgane lors de la longue montée ; l’équipe progresse à très bon rythme et on va nettement plus vite que nos prévisions. On arrive au petit jour à la transition. On se ravitaille et c’est reparti pour le « nouveau » trek qui s’annonce très exigeant.
On croise Sophie « qui nous a raté » à la transition (c’est ça d’être trop rapides !!). La première partie n’est qu’une « liaison » pour rejoindre le tracé initial du trek, mais ça monte … longtemps ! Le soleil chauffe déjà. On rentre ensuite dans la forêt que l’on ne va quasiment pas quitter jusqu’à la fin. Maël et Nikus gèrent l’orientation pour commencer. On suit d’abord une piste, puis il faut passer hors sentier. Il faut descendre jusqu’à une intersection de ruisseaux. Mais sur du 1/25000, jamais facile de savoir ce qui est carté et ce qui ne l’est pas. Assez vite, il y a plusieurs choses bizarres, mais on s’acharne un peu. Je remarque que l’orientation des montagnes ne colle pas vraiment, mais je ne regarde pas assez la carte. On finit par retourner sur la piste, où l’on voit débarquer … 5 équipes ! On était rentré trop tôt (dans le mauvais rentrant) et on a perdu une grosse demi-heure. C’est le raid !! On poursuit avec les autres équipes, puis ça part un peu dans tous les sens. On pointe finalement les premiers la balise, en restant à flan. La suite n’est pas évidente, avec un gros dénivelé à monter puis à redescendre. Ça se disperse à nouveau, mais nous évoluons avec l’équipe NØR-Argo de Laura (une ancienne PSN). Pour la descente, on hésite sur l’option gauche (à priori moins raide) ou tout droit. Dans tous les cas, il faut descendre. Et ce sera finalement l’option « sur les fesses », avec des glissades dans les feuilles sur plus de 30 mètres ! En bas, il faut encore rejoindre la zone dégagée. Mais il y a plusieurs petites zones qui nous induisent en erreur. Plusieurs équipes galèrent aussi. On pointe finalement la balise 86 les premiers et trois équipes nous emboîtent le pas. Nikus me redonne la carte. Maël nous débusque rapidement la balise 87 et on enchaîne bien. On se retrouve (enfin) seuls. L’interposte suivant n’est pas simple. Il faudra aller chercher un petit col, en espérant que ça passe bien dans l’axe d’un ruisseau. La pression monte un peu pour les orienteurs car Morgane a très mal aux quadriceps (avec la neutralisation, le corps se met en mode courbatures et il n’accepte pas la reprise de l’effort, surtout les grosses descentes). Tout se passe comme prévu sur l’orientation, ça fait plaisir. C’est bon pour la 88, mais il faut maintenant redescendre (400 mètres de D-) jusqu’à la 89. Un enfer pour Morgane qui souffre énormément mais serre les dents. À nouveau, pas le droit à l’erreur pour les orienteurs. Longue descente sur une petite crête, c’est parfois très escarpé. Vigilance sur l’altitude, car il faut rejoindre un petit vallon au bon endroit. Ça se passe très bien, on a juste à reprendre le chemin sur une vingtaine de mètres. Gros soulagement, et même quelques larmes quand on aperçoit Louise (montée en claquettes) et Sophie, avec son fameux « vous ne vous débarrasserez pas de moi comme ça … ». Redescente dans le ruisseau, un peu de route et de chemins pour rejoindre la transition.
À la transition, on étudie un peu les cartes. Traversée de la Durance avec les VTT ou détour de 3-4 kilomètres. Connaissant le traceur Patrice, on finit par choisir l’option aquatique (en ayant quand même vérifié avec les bénévoles que c’était jouable).
La suite est assez roulante, on fait le plein d’eau dans le village de La Saulce, puis on file vers le Nord. Les deux derniers kilomètres sont bien raides pour monter à Pelleautier. Le capitaine en profite pour prendre une belle gamelle quasiment à l’arrêt (un petit coup de mou, vivement la transition). Poussage des VTT, puis ça monte encore mais ça roule bien jusqu’à l’AT 14. On essaie de ne pas trop traîner pour partie sur la section C.O + Swim-Run.
Une balise à pied, puis on descend vers le lac, que l’on doit traverser deux fois (300 m + 200 m de nage). L’eau n’est pas trop froide, mais quand on sort c’est horrible. On ne traîne pas entre les deux traversées. Après la balise 92, c’est parti pour le retour. Notre breton est toujours efficace ; notre présidente profite de la baignade au coucher du soleil … La course à pied nous réchauffe un peu, et on termine avec une balise (très) originale dans une porcherie. Retour à la transition ; vêtements secs et repas chaud, avant la dernière nuit sur les VTT (il paraît qu’on a été vraiment lent sur cette transition).
La fin se rapproche, mais il reste une grosse section de 58 km. Un rapide coup d’œil à la carte, il va falloir aller faire le tour de la montagne de Céüse, haut lieu de l’escalade, mais très costaud techniquement en VTT. Pas de raison d’inquiéter notre présidente, mais on sent que ça ne va pas être sa section préférée. Le début est assez roulant et ça monte tranquillement. On continue à monter jusqu’au Col des Guérins, dernier lieu civilisé avant un bon moment. Le capitaine propose un petit dodo. Le foyer de ski de fond est fermé, mais les transats devant nous semblent confortables. C’est parti pour 1h39 (eh oui, le minuteur ne dépasse pas 99 minutes). Un peu frais au réveil, donc on garde les épaisseurs pour repartir. Mais ça monte encore et on se réchauffe vite. On alterne portions roulantes et chemins plus techniques. Ça se passe plutôt bien, à part une fois où l’on perd le sentier dans une portion herbeuse. On le retrouve un peu plus loin. À l’approche de la montagne de Céüse (et son chemin à flanc pendant des kilomètres), une petite sieste de 10 minutes sous un rocher. Ça remet les idées au clair pour tout le monde, ce qui n’est pas inutile vu ce qui nous attend. Un joli single-track, bien étroit, avec le vide à droite (« heureusement il fait nuit » d’après Morgane) et de la végétation à gauche, qui empiète sur le chemin et nous pousse … vers la droite. Cela dure près de 5 km ; c’est un peu long. Deux chutes pour Morgane, on ne fait pas trop les malins. On sort de cette galère au lever du jour. Gros soulagement, quelques larmes, on va aller au bout de cette aventure de dingue ! Retour à la civilisation, on tombe sur une boulangerie, où une équipe aveyronnaise est arrêtée. On n’hésite pas longtemps et petite pause de 10 minutes pour nous aussi (aucune incidence sur le classement). Il nous reste une petite montée jusqu’à la balise 100, du roulant en bordure de canal, avant de plonger vers Gap. Mini arrêt chrono pour rejoindre le centre-ville, puis une dernière mini C.O où on laisse Morgane gérer l’orientation comme une cheffe.
Et tellement d’émotions (difficiles à décrire) en passant cette ligne d’arrivée. Beaucoup de plaisir de partager cette aventure avec une telle équipe, dans laquelle j’inclue évidemment Sophie, qui aurait tellement voulu courir, qui nous a boosté aux transitions et à qui on a pensé dans tous les moments difficiles. Merci aussi à Louise pour le soutien et la communication avec nos proches. Et une pensée et des remerciements à Johann, qui aurait tellement adoré faire ce raid et qui a permis à nos familles et amis de mieux comprendre le raid avec des analyses précises et des explications illustrées). Et évidemment un grand merci à l’organisation de Sud Raid (Patrice, Erik et tous les autres) pour ce splendide et exigeant raid.
Aa bout de cette aventure très intense, l’équipe des Petits Suisses Normands prend la 18ème place de ce Sud Raid Adventure Race 2025, avec la totalité des balises obligatoires (A) et quelques balises optionnelles (B).
Un énorme bravo aux copains nordistes de Cap Opale, vainqueurs de ce Championnat du Monde A1, qui ont prouvé qu’ils étaient très forts sur tous les terrains, et même en haute montagne.