Raid In France – Bugeat (19) – 29 juin au 5 juillet 2024
Une équipe de Petits Suisses Normands était au départ de cette mythique épreuve, manche de Coupe du Monde de Raid Aventure (A.R.W.S), organisée cette année au départ de Bugeat (Corrèze) : les habitués Sophie et Maël ; Fred le p’tit nouveau (sur ce format) et l’expérimenté Vadim (Sud Loire Raid Aventure). Un programme copieux pour cette édition annoncée comme très sauvage (comme toujours) et surtout très aquatique (6 sections de packraft).
Notre équipe est venue à bout de cette aventure au bout de 148 heures de course et prend la 14ème place (sur 23). Comme prévu, les favoris de 400Team ont survolé la course (96 heures), terminant avec un peu plus de 16 heures d’avance sur les seconds.
LE COMPTE-RENDU TANT ATTENDU :
148 heures
Oui, 148 h sera le titre (en même temps, 127 h était déjà pris…). Tout a commencé cet hiver. Maël et Sophie, Petits Suisses Normands, constituent l’équipe du RIF avec Vadim (Sud Loire Raid Aventure) le capitaine expérimenté et Fred (Vikazim et Petit Suisse Normand) novice sur ce format. Cela fait un bel équilibre ! Préparer un raid long, oups une Course Aventure, c’est préparer beaucoup de matériel. Il y a beaucoup de colis les semaines précédentes pour Fred. On se voit 2 week-ends tous les 4 pour mettre en place toute la logistique (et récupérer les dernières petites choses manquantes chez TibO et Mickey des Petits Suisses Normands, Merci !). C’est aussi un gros budget financier. Nous allons tous à la recherche de partenaires… Nous remercions pleinement Cogediac, Construibois, Renault Riantec et Studio SD Yvetot pour leur soutien.
Mercredi 26 juin :
RDV chez Vadim, alias Vadimosky, pour un BBQ de dorades. L’ambiance est bonne et détendue.
Jeudi 27 juin :
C’est parti ! Direction le camping de Bugeat. On s’installe au mobil home et on prépare tout le matos obligatoire pour la vérif auprès des responsables de course. On récupère les 2 caisses de matériel pour les rotations des transitions. Nous sommes dans les premiers et heureusement car cela prend beaucoup de temps. Petite photo à 4 avec nos dossards, Sophie alias Sosso est tout sourire. Nous sommes l’équipe N°5.
Vendredi 28 juin : Nous passons presque toute la journée à remplir nos caisses VTT et caisses de matériel et nourriture pour savoir quoi emmener et surtout respecter les poids imposés. 30 kg pour la caisse VTT, 35 kg pour la caisse A et 25 kg pour la caisse B. Chaque gramme compte !!! Beaucoup de lyophilisés, pas mal de friandises, des boissons gazeuses en tout genre et des vêtements de rechange. La météo annonce un peu de pluie en début de raid et pas trop de chaleur. Le temps rêvé pour Fred alias Fraid. (Original, non ?). Nous pesons tout avec le pèse-personne. Ça passe large, on n’a jamais mis autant de boissons dans les caisses, c’est du luxe !!! Au final, ce sont 270 kg de matos et 280 kg de coureurs (non non, on ne détaille pas). Une pensée pour « chouchou » alias Ghislain pour savoir si l’on prend notre brosse à dent. Fraid n’a pas trop le choix vu qu’il s’est fait enlever une dent de sagesse à une semaine du RIF (belle idée !! comme a dit la dentiste « surtout une hygiène irréprochable »). Sosso aura aussi le rôle de donner des médocs régulièrement à Fraid.
18h : Briefing de MONSIEUR BAHUAUD !!! Sobre et efficace, en 1 heure, tout est OK. Les copains sont heureux de tout comprendre car à l’étranger, le briefing est en anglais…. Nous avons quelques maigres indices sur les sections. Sophie angoisse sur les niveaux d’eau en packraft, le briefing sur l’eau vive ne la réconforte pas. Tout le monde est assis dans la salle avec sa chasuble, l’atmosphère Course Aventure se ressent avec des visages somme toute détendus. Puis, petit apéro d’accueil très sympathique où les coureurs de différentes équipes se revoient et sont heureux. Dernier soir, dernière nuit correcte avant… longtemps ! On joue au jeu de carte de Willy d’Azimut 72, le fameux TRUT. Maël alias Bigonator nous fait un résumé de toutes les sections avec les barrières horaires etc… Beau boulot !!! Vadim retourne au briefing des capitaines, RAS. Nos rôles sont distribués, Vadimosky, Bigonator et Fraid à l’orientation et Sosso qui gère l’équipe : le moral, les bobos, les blagues, et même le carton de contrôle (wahoo, elle prend du grade !!). Nous avons trouvé notre devise : « après le pied droit, on met le pied gauche et on avance coûte que coûte » (on n’allait pas si bien dire !)
Samedi 29 juin :
5h : Réveil. Il faut rendre le chalet propre, peser les caisses au cul des camions une dernière fois avant le chargement, vers 6h. On a du temps devant nous, on se repose dans nos camions avant le RDV entre 7h et 7h30 au centre du village. Les équipes grouillent sur la place, l’ambiance est bon enfant. Tout à coup, l’équipe « 400 Team » favorite de la course, gonfle ses packrafts ; l’agitation est partout, plusieurs équipes font de même. Nous restons fidèles à notre stratégie : le gain nous semble faible et encore trop d’inconnues, nous comptons tracer les cartes avant d’embarquer pendant que Sosso s’occupera de préparer les bateaux. Nous ne regrettons pas notre choix quand nous découvrons la carte de CO.
8h : TOP DÉPART ! Ça court de partout même avec les packrafts. 3 km en footing sympa (d’ailleurs ce sera quasi le seul footing pour nous). Avant d’embarquer, nous voilà donc partis à tracer la première moitié des cartes du raid (l’autre moitié sera donnée plus tard). Fraid et Bigonator au traçage, Vadim supervise avec la lecture du roadbook, Sophie joue au Shadock ! Lorsque nous terminons, nous sommes les derniers à embarquer, finalement peu ou pas d’équipes ont fait le même choix que nous.
Section 1 : Packraft / Trek 18 km [130 m D+]
C’est parti (Bugeat, lac de Viam), notre rythme est bon sur l’eau et nous rattrapons plusieurs équipes. Première transition packraft/trek, on se charge comme des mulets (c’est tout de même particulier de marcher avec tout le matériel de packraft sur le dos) et c’est parti pour le trek. Les cartes au 1/50 000 demandent une vigilance particulière, nous essayons de limiter au maximum les erreurs mais perdons pas mal de temps aux premiers inter-postes. Le ton est donné. Sosso annonce « avec Bahuaud, rien ne sera cadaud ! ». En effet, le suivi de rivière est très escarpé, physique mais bucolique pour enfin atteindre le lac Leriousses. On réembarque, on pagaie vraiment bien !
Section 2 : VTT 41 km [1070 m D+]
Notre transition est plutôt efficace. On commence à récupérer quelques équipes. Il faut rester attentif sur l’orientation. On se rend vite compte que la carto est approximative avec des chemins non cartés et des chemins cartés non existants. Il va falloir avoir du nez… on en a eu pour la K6, beaucoup moins pour la K7 où l’on perd pas mal de temps : 1er jardinage ! la météo s’est gâtée, il pleut fort on se met en mode guerrier. L’équipe reste soudée. Quelques tâtonnements en orientation, rien de grave mais des dizaines de minutes s’envolent par-ci, par-là … on manque un peu de précision.
Arrivés, nous décidons de manger chaud… mais toujours sous la pluie, pas très reposante cette transition dans la cour du château. La nuit tombe. On est en avance dans nos estimations de temps.
Section 3 : Trek 13 km [610 m D+]
On allume les frontales Stoots toutes neuves avec leur première batterie. Et il pleut toujours !! L’orientation est plutôt bonne, mais le nez dans les capuches on ne voit pas la balise sur le chemin. Nous passons à 4 devant sans la voir…on se recale, on refait, refait et refait et hop elle est là dans l’arbre. Grrrrr pour ce temps et énergie perdus ! La fin de la section nous initie aux 1eres traversées de Vert, VERT ! cela parait infranchissable mais Bigonator et Vadimosky font les sangliers et ça passe…une équipe décide de nous suivre et nous remerciera d’ailleurs de les avoir sortis de cette forêt dense et opaque.
Maël se sent soudainement mal : envie de vomir, grosse fatigue, les expériences passées l’angoissent un peu… Vadim, en bon capitaine, le prend tout de suite sous son aile et, on ne sera jamais ce qu’il lui a raconté dans l’oreille, mais il nous le requinque en 2 temps 3 mouvements… aidé d’un suppo magique de Sosso, la nouveauté de ce raid (d’autres le réclameront plus tard) !!!
Section 4 : Packraft / Trek 14 km [770 m D+]
On devrait dormir car la nuit est bien noire, et que nos corps seraient contents. Mais il pleut toujours alors la devise, « on avance coûte que coûte ». Transition éclair. Nous sommes sur le lac de Vassivière, le brouillard est présent. Avec nos frontales, nous voyons à peine le bout de notre packraft. Cela va être épique !
Nous décidons de longer les berges et de suivre un azimut pour aller sur une autre berge. 15Min après le départ, nous nous retrouvons…. Au départ !! hihihi ! On recommence avec une progression plutôt lente, on y voit « que dalle » …Packraft dantesque. On va y laisser du temps et de l’énergie mais ouf le jour se lève enfin et cela change toute la navigation. Sauvés ! L’équipe est en forme. Heureux de retrouver nos caisses pour manger chaud.
Mais là … Oups, notre caisse A est entre ouverte …20cm d’eau dedans, tout est trempé (duvet, batterie pour recharger nos piles de frontales etc.…). Pas de panique, on sauve ce qui peut être sauvé…on se restaure car nous devons partir pour un long VTT…Pas mal de temps passé à cette transition, mais on a toujours de l’avance sur les prévisions de Maël. L’entente est au top et c’est crucial dans ce genre de situation.
Section 5 : VTT 89 km [1650 m D+]
C’est parti pour la grande traversée du plateau des Millevaches. La première partie se passe super bien, Bigonator et Vadimosky à la manoeuvre. La 2e partie est plus chaotique : Bahuaud avait annoncé une surprise pour les orienteurs, on avait tracé 2 choix, il s’avère que ce sera le 2e le bon, par la voie ferrée ! Une nouvelle fois des minutes s’envolent. En fin de section, il y a un zoom (pour une fois) mais on se dit qu’il ne nous sert pas…. Sûrement pour le photographe, hihihi. Après coup, cela nous indiquait le chemin pour suivre la rivière et non un chemin dans une descente chaotique en portage vélo. On passe sous une autoroute non cartée, c’est déconcertant pour les orienteurs ! Bon, on arrive tout même sur la rivière et on rejoint la fin de section à la nuit avec un énorme pétard…on a compris, c’est la marque de fabrique « rien ne sera cadaud » !
Fraid, à la transition profite de la gentillesse d’un bénévole pour envoyer un sms à sa femme, puis un petit coup de tel (que du bonheur !). On mange chaud, rangement des VTT et on décide de dormir un peu sous un carport dans nos bivy. Il fait froid, le réveil au bout d’une heure est très difficile, on prolonge d’une heure, toujours difficile mais cette fois on part.
Section 6 : Packraft / Trek 25 km [50 m D+]
1 kilomètre de trek pour rejoindre la rivière. La balise est dans le rentrant, Bigonator tente l’azimut….putain raté à un poil de … arrivés à la rivière, on décide de remonter la chercher par le petit ruisseau (Fraid et Bigonator pendant que Vadimosky et Sosso préparent les packrafts). La section Packraft est annoncée sportive et cela angoisse fortement Sosso…cela ne la fait plus rire ces conneries ! Les 3 copains la rassurent comme ils peuvent, gros boulot de Maël dans le bateau. 7 km de rapide direction la Dordogne. Sympa mais Vadim se rend compte qu’il a laissé sa montre à l’embarquement. Tant pis ! Le rythme est bon. Grosse descente sur la Dordogne alias le lac. On pagaie super bien mais les poignets de Fraid ressentent des fortes douleurs de tendinites. Chacun essaie sa pagaie et unanimement il y a un réel problème de rebond (pale trop souple).
Au CP3, on essaie d’avoir des nouvelles des élections. C’est une bénévole suisse qui essaie globalement de nous donner la tendance, rien de réjouissant ! Vite, repartons dans la nature… On se permet un petit déjeuner grignotage sur l’eau au lever du jour. On tente un changement d’équipage pour trouver un nouvel équilibre et soulager Fred : Sosso avec Vadim. Maël fait le moteur et Fred amuse la galerie pour maintenir tout le monde en forme malgré ce désagrément.
On arrive à la transition et les copains reconnaissent le départ de la course The race. Du coup, petit sujet de conversation pour passer le temps sur ce fameux lac ! On débarque sous le soleil. Trop bien pour mettre un peu nos pieds et nos fringues au sec car depuis le début ils sont sans cesse humides (le terme est faible !). Pas d’eau, repas grignotage. On repart, et merde, on a laissé un gilet kayak par terre. On a tout rendu donc on est obligé de le porter jusqu’à la prochaine transition. On en discute pour être plus rigoureux sur la vérif. Désormais, Sosso checkera tout le matos dans le sac pagaie à chaque section. Waouh, nouvelle mission encore pour elle ! On est toujours très en avance sur le programme.
Section 7 : Trek / Cordes [340 m D+]
C’est parti, direction les orgues de Bort-les-Orgues. Sortie de transition merdique, petite erreur, bim, pétard, perte de temps et perte d’énergie (vous commencez à connaître la punition), puis cela s’enchaîne mieux jusqu’au départ du rappel… petite erreur, bim, pétard…. On s’équipe pour les rappels (2 × 30 m). La vue est superbe. Un WAHOO !! Soso et Fraid ont hâte que cela se termine…pas fan de ces petites choses. On enchaîne et termine par une descente dans un ruisseau Aventure. Épique ! On arrive à la transition, pas d’eau. Grrrrrr. On doit grignoter. Cela va commencer à poser problème pour manger nos lyophilisés, obligés de trop puiser dans les grignotages et Céréal bio…
Section 8 : Packraft / Trek 64 km [1050 m D+]
On repart et on trouve un point d’eau dans le jardin d’une dame, ouf !!! 2 km dans la brousse pour aller embarquer sur le LAC. Fraid a de plus en plus mal aux poignets, très peu voire pas du tout de pagayage pour lui. On reprend les équipages du départ mais on décide de passer en mode tractage. Certains diront que c’est une question de flottaison de bateau pendant que d’autres défendront l’idée de la masse embarquée…faites vos jeux ! Balise 28, on débarque dans un pierrier ultra pentu. C’est « limite » dangereux. Fraid et Vadimosky grimpent le pierrier et à la moitié, 3 grosses pierres de la taille d’un ballon de basket se dérobent, « Attention les copains, pierre ! ». Sosso et Bigo se cachent comme ils peuvent et attendent. Le bruit est impressionnant mais les pierres s’arrêtent, ouf ! On gravit l’énorme pétard, traverse la pampa, on s’en sort bien. L’attaque de la balise 29 est hasardeuse, jardinage, demi-tour, changement d’orientation et allumage des lampes. On décide de faire une pause. Il faut trouver un abri car les conditions sont toujours très humides. C’est finalement dans la véranda d’une dame que nous trouverons refuge pour casse-croûter (enfin nos lyos !) et dormir un peu.
Au réveil, on enchaîne avec une descente épique pour embarquer au travers des rondins. Puis longue descente de la Dordogne, toujours avec tractage de Pocahontas.
Au CP5, on prend 30 minutes de pause pour tenter une réparation de matelas de packraft qui fuit car on perd souvent du temps à regonfler. On progresse souvent avec l’équipe sympathique des DSN74. A la balise 32, nouvelle section de packraft annoncé « sportif » … De nouveau, Sosso pas rassurée mais son chéri sait comment lui parler ! Pour la balise 34, soit on débarque, range les packraft, pétard, descente, ré embarque, soit on fait tout le tour en packraft. On choisit le faire le tour. Au final, se sera presque le même temps. Merci à nos 2 gros moteurs.
On arrive au départ du canyon. Surprise, il faut le remonter ! Il est loin d’être cadeau, surtout avec tout le matériel de packraft, mais on le savait…c’est très beau !
On ne se cache pas de dire que plusieurs fois on a eu un peu peur, mais ça passe ! On finit le canyon et le petit kilomètre pour rejoindre la transition se fait en orientant… et ce n’est pas si simple. On arrive à la nuit, toujours pas d’eau alors on grignote encore et on décide de dormir sous une tente prévue à cet effet (2h). Le réveil est identique aux autres, très dur pour tout le monde, 5 minutes avant de réenfourcher les VTT mais qui paraissent toujours une éternité au réveil ! On est toujours bien dans nos temps.
Section 9 : VTT 31 km [510 m D+]
L’orientation est bonne, on roule à un rythme correct. On arrive au lever du jour à la transition. Cool, il y a des WC communaux, et de l’eau tiède au robinet, youpi ! on peut manger des lyos à peu près chaud. Tellement contents, on oublie les cartes sur les VTT, grrrrr. On prend 30 minutes de pénalité pour aller les récupérer.
Section 10 : Packraft / Trek 35 km [700 m D+]
On part sur un trek direction les Tours de Merle, très joli ce site. Le road book donne des explications pour sortir du site touristique. 1ère mésentente entre les orienteurs ou plutôt manque d’écoute comme dit Sosso qui impose un temps de mise au point pour prendre les bonnes décisions (enfin nos bonnes décisions).
Fraid a de plus en plus mal aux poignets et ne peut plus pagayer. On garde la longe en permanence sur le Packraft. Maël et Sosso continuent de sortir les bras. Fraid regarde le paysage en espérant voir des monstres mais rien. Ah si ? Ah non, ce n’est qu’une balise au loin dans un renfoncement.
On débarque avant le barrage et la balise 46 est comme le disent les vainqueurs « la balise la plus dure du raid ». C’est un véritable chantier pour y aller mais nous avons notre sanglier Vadimosky qui nous ouvre les brèches, sent les passages des équipes précédentes. On tombe pile sur la balise, il ne reste plus qu’à descendre le pétard pour aller à la rivière embarquer. Les bouts des pieds tapent au fond de la chaussure et cela commence à se sentir de plus en plus.
On arrive sur la fin de journée, la fatigue est bien présente et les rameurs ont besoin d’aide pour rester éveillés avant de rejoindre la transition. Fraid s’improvise alors commentateur embarqué pour une chaîne de TV. S’en suivra une heure et demi de rigolade avec un rythme hallucinant. Il faut reconnaître qu’à ce stade du raid, on peut rire de tout.
On arrive à la transition, toujours pas d’eau, grignotage, la nuit arrive. Fraid voit le médecin qui lui donne un cachet à la cortisone. Les DSN74 partent devant nous et on suivra 40 minutes derrière eux. Avec le recul, on aurait peut-être dû partir avec eux … On est toujours dans nos temps. Tout se passe plutôt bien malgré les conditions météo peu favorables et notre Fraid qui souffre mais garde un gros mental.
Section 11 : Trek 41 km [1420 m D+]
On part vers la balise 47, 2 kms de montée le long d’une rivière. Après une heure, l’orientation n’est pas si simple, on tente des chemins, on monte, descend, remonte, redescend, Fraid ne se sent pas super bien, comme une grosse fatigue d’un coup. Sosso prend Fraid par la main, l’aide à marcher en dormant. Après un jardinage monumental de quelques heures sans réussir à se caler sur la carte, les orienteurs, sans solution, décident de faire une pause dodo pour Fraid et reprendre leurs esprits pour réussir cette satanée balise. On commence à être en retard sur nos prévisions de course. Fraid écrase pendant 2h pendant que Maël réfléchit à cette attaque de balise qui l’empêche de dormir, Sosso veille sur Fraid, un peu inquiète de son état et Vadim essaie de garder la lucidité pour l’équipe. On est allongés sous les bois, le temps est clément, pas trop gênés par l’humidité. Réveil difficile pour Fraid : vomi, diarrhée, Ça sent pas bon !! Vadimosky recouvrira son premier vomi à la main, hihihi …on décide donc de laisser à Fraid une heure de plus de récup…avec un suppo magique en prime !
Discussion pour redescendre à la transition et abandonner. Hors de question, Fraid souhaite repartir tant bien que mal. En fait, ce sera plutôt mal pendant 5 heures. Merci Sosso qui supporte, encourage, hydrate Fraid. On trouvera enfin la balise après un gros détour. On sent que le trek va nous prendre beaucoup plus de temps que le timing prévu, sans compter les quelques heures lâchées sur cette dernière nuit. Après course, on saura que cette section a fait exploser toutes les prévisions horaires des différentes équipes. On avance coûte que coûte, toujours les pieds dans l’eau…les cascades de Murel, très jolies ! Le trek est très long, les bobos arrivent pour tout le monde, ampoules, douleurs sur les pieds…les bâtons de marche sont de sortie pour les 4.
Fraid se refait la cerise, Vadim nous épate avec son « coup de la croupe » comme à chaque raid, c’est beau l’expérience (et surtout très pratique !). Les heures continuent de défiler et notre ravito diminue à vue d’oeil, plus grand-chose à manger…à part des lyos, sans eau ! On met du rythme malgré tout dans notre marche car on passe ce trek dans du VERT ! Il nous manque parfois la machette …Il faut se rendre à l’évidence, malgré nos efforts, la barrière horaire nous échappe.
La nuit arrive, on galère dans un passage délicat et la fatigue est bien présente. Vadim propose de dormir un peu afin de redonner un peu de cohésion à l’équipe, chacun s’étant un peu isolé dans sa bulle, silencieux, en mode survie. On frappe chez des gens pour dormir sous un abri à bois et quémander de l’eau. 2H récupératrices. Mais toujours ces 5 minutes détestables au réveil.
On a eu raison de dormir, l’orientation est meilleure quand le cerveau est open. La balise 55 est dans une rivière interminable que l’on suivra, pieds dans l’eau. Et là vers 4h30 du matin, miracle, une boulangerie à la sortie des bois…hallucination ? non, bonheur divin du pain au chocolat encore chaud, et autres viennoiseries en tous genres, régalade ! On arrive à la transition au petit matin. Surprise, une nouvelle barrière horaire a été placée pour rassembler les équipes. On ne peut pas partir sur le packraft de 7 km (Section 12). On profite pour dormir un peu car on a un stop obligatoire avant de rejoindre le CP10 en camion. Nouvelle déception : c’est finalement 2 barrières que l’on rate pour le prix d’une !
Section 13 : VTT 75 km [2000 m D+]
Ce sont nos 25 derniers kms. Les bénévoles sont incroyables de bienveillance et gentillesse. Ils annoncent environ 2 heures de VTT jusqu’à l’arrivée. On roule super bien malgré une orientation pas super simple, mais à l’image du raid. On est vendredi 5 juillet, on passe la ligne d’arrivée après 148h de course, accueillis par l’organisation, les coureurs arrivés les jours d’avant…les spectateurs …musique, champagne !!!!
L’émotion est à son maximum, on s’embrasse, se félicite, pleure… Que du bonheur ! Et, comme à la fin de ces belles courses, l’Aventure ne s’arrête jamais sur la ligne d’arrivée. Quelques heures de tri, rangement, nettoyage, puis douche, repos… avant la traditionnelle cérémonie de clôture. Nous terminons à la 14ème place (25 équipes) de cette manche Adventure Racing World Series, l’une des plus exigeante en terme d’orientation sur un Raid in France.
Un grand merci aux organisateurs et bénévoles pour nous avoir proposer une telle aventure gravée à jamais dans nos têtes.
Un grand merci à Soso et Bigo pour avoir constitué cette superbe équipe.
Un grand merci à nos partenaires financiers
Un grand merci à nos clubs respectifs pour nous avoir mis à disposition du matériel
Un grand merci à nos proches, aux copains pour leur soutien !
Sophie, Maël, Fred et Vadim