Bretagne Ultra Trail (56) – Samedi 22 avril 2023
Une excellente 9ème place au scratch pour Jean-Christophe, notre ultra-traileur falaisien, sur le parcours de 112 km du Bretagne Ultra Trail, au bout de 12h05 de course.
Voici son compte-rendu :
Petit retour sur mon trail de préparation de l’Ultra Tour du Beaufortain (114 km / 7500 m +) qui aura lieu le 22 juillet. Pour cela, j’ai réalisé samedi dernier à peu près la même distance, 110 km, mais avec 2300 m de D+ seulement car se déroulant en Bretagne. Départ du village de Poul Fétan (commune de Quistinic dans le Morbihan). C’est un village qui se visite où l’on vit encore comme en 1850 : à visiter avec des enfants. J’arrive la veille et je dors sur place en camion aménagée avec ma femme car le départ est à 5 heures le lendemain, au beau milieu de la campagne bretonne. L’arrivée est prévue sur le port de Doélan (Finistère).
Départ sous une petite pluie bretonne pendant 2 heures, de nuit, majoritairement en forêt, dans des singles assez humides avec quelques arbres à enjamber ou à éviter en se baissant (j’en ai d’ailleurs loupé un, dont mon front se souvient encore) et quelques petits ruisseaux à traverser. Premier point d’eau au bout de 16,5 km. Je m’arrête sommairement pour prendre quelques fruits secs dans mon sac. On continue sur un rythme qui me semble assez tranquille mais qui finalement laissera des traces, car le parcours est assez casse-pattes (pas de longues côtes mais peu de plat). En 2h54, j’arrive au kilomètre 31. Premier ravitaillement solide, je me pose environ 5 minutes et on repart avec un petit groupe à 3. Deux kilomètres plus loin, en suivant le coureur de devant qui a une superbe foulée d’ailleurs (il fera une belle remontée en finissant 3ème), on loupe un balisage. Au bout de 500 mètres, on se regarde et on fait demi-tour. 1 kilomètre de rab’ et surtout cela énerve. Je redouble 5 coureurs qui n’avaient pas loupé le balisage. Du coup, malheureusement je m’emballe un peu pendant les 10 kilomètres suivants ; je le paierai plus tard …
Bref arrêt au ravitaillement en eau au 44ème kilomètre. On est toujours majoritairement en forêt. La portion suivante, je l’effectue tout seul et la monotonie commence à arriver. Vivement le 60ème pour un ravitaillement plus complet et où je retrouverai Claire. Le vent commence à se lever et le soleil fait une timide apparition. J’arrive en un peu moins de 6 heures au 60ème kilomètres à Locunolé (9ème place). Je m’arrête environ 15 minutes. Je prends le temps de changer de chaussettes, chaussures, j’enlève ma première couche chaude en dessous de mon maillot des Petits Suisses. Je m’alimente bien (mais à mon avis trop en si peu de temps) et m’hydrate bien (idem) avec ce que j’avais prévu que Claire m’apporte. La soupe du ravitaillement me fait du bien. Je repars sous le soleil avec ma veste dans le sac (là aussi à mon avis erreur). Quatre kilomètres après le ravitaillement je commence à avoir mal au ventre, cela durera bien dix kilomètres. J’ai de la peine à courir. Deux coureurs me doublent. Je suis dans le dur sur cette portion de 23 kilomètres que j’effectuerai en 2h40′. Pas terrible et surtout gros ralentissement.
Je reprends un peu de couleur avant le ravitaillement du 83ème kilomètre à Quimperlé. Je commence à rattraper des coureurs du trail de 59 kilomètres, dont la fin de parcours est commune avec la nôtre. A chaque fois que j’en double, ils me félicitent, c’est vraiment sympa cet esprit, mais ils sont aussi méritants que moi sur le 59 km, même si la distance est plus courte ! J’ai rien mangé et peu bu avec mon mal de ventre. Je prends majoritairement de la soupe à ce ravitaillement. Elle me fait du bien. Je prends aussi un biscuit sucré et quelques fruits secs. Cela va mieux mais les jambes commencent à être bien dures et il reste 29 kilomètres ! Je cours majoritairement avec Jonathan jusqu’au 95ème kilomètre (avant dernier ravitaillement). Plus de soupe, je reprends du solide avec un mélange de coca et eau pétillante. On repart ensemble avec Jonathan. Je me dis que ce serait bien que je le tienne jusqu’à la fin même s’il se met à marcher un peu quand une côte arrive. Cela me convient. Il me dit qu’il a besoin de prendre un gel vers le 100ème kilomètre et je ne le reverrai plus, car j’essaie de moins marcher dans les côtes et cela passe. Je m’arrête sommairement au dernier point d’eau au Pouldu (on est arrivé à la mer) mais il reste 8 kilomètres sur le GR34 pour rallier Doélan. J’aperçois au loin la première féminine qui m’avait doublé vers le 75ème. Cela me donne un objectif et je sens que je gagne du terrain. Je la rattrape environ 3 kilomètres avant l’arrivée. Je vais vraiment mieux car je ne marche plus dans les côtes et du coup je la distance. On commence à entendre la sono d’arrivée, ça sent bon! Dernier petit crochet avant d’atteindre l’arrivée qui est sur l’autre rive. J’aperçois Claire à 300 mètres, elle me prend en photo et je rallie l’arrivée. J’ai quand même pu réaccélérer dans cette dernière partie sur la côte. C’était pourtant assez escarpé sur ces 8 derniers kilomètres réalisés en 55 minutes…
Temps final : 12h05 (arrivée à 17h05). J’ai du mal à récupérer, je ne peux pas manger, je continue à la soupe même si le soir la bière sera de la partie pour faciliter la récupération ! Un trail bien organisé avec 3 formats : 29 km, 59 km et 112 km, avec très peu de route.